Qu’est-ce qu’un trouble DYS?
Dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, dysorthographie, dysphasie, dysgraphie: les troubles DYS, ou Troubles des Apprentissages, font partie des Troubles neuro-développementaux (ensemble d’affections qui débutent durant la période du développement, souvent avant même que l’enfant n’entre à l’école primaire; ils sont caractérisés par des déficits du développement qui entraînent une altération du fonctionnement personnel, social, scolaire ou professionnel).
Ce sont des troubles qui résultent d’un DYSfonctionnement d’une ou plusieurs fonctions cognitives.
Ils ne s’expliquent:
- ni par une déficience intellectuelle;
- ni un trouble visuel, auditif etc…
- ni un Trouble du Spectre Autistique;
- ni une carence éducative;
- ni un autre trouble psychologique.
> En France, 6 à 8 % de la population est atteinte d’un trouble DYS.
> 4 à 5% d’enfants d’une même classe d’âge sont dyslexiques
> 3% sont dyspraxiques
> 1 à 2% sont dysphasiques
Quelle différence entre un « trouble » et un « retard »?
Un retard d’apprentissage est présent lorsque l’enfant a « sauté » une étape dans le développement précoce ou dans les apprentissages eux-mêmes, pour diverses raisons liées à son environnement. Par exemple une hospitalisation longue ou un évènement familial douloureux peut avoir rendu l’enfant peu disponible psychologiquement pour apprendre à ce moment-là; cela peut avoir eu un impact sur l’acquisition du langage, ou la motricité fine (habileté manuelle), etc… Ce retard est rattrapable et dépassable, souvent de façon rapide, grâce à une aide adaptée et efficace.
Un trouble des apprentissages est quant à lui le résultat d’un « défaut d’automatisation » des routines d’apprentissage: chaque fois que l’enfant apprend quelque chose, l’information n’est récupérable que pour un certain temps mais doit être « réapprise » à chaque fois (d’où le découragement de l’enfant, et le sentiment fréquent de repartir de zéro à chaque fois lorsque l’on s’occupe d’un enfant DYS). Une prise en charge aura elle aussi un effet bénéfique, mais beaucoup moins et beaucoup moins rapide que dans le cas d’un retard.
C’est pour cette raison que le diagnostic d’un DYS ne peut pas se baser exclusivement sur des tests, et peut être long (jusqu’à deux ans); ce sont les résultats et progrès mesurés après les remédiations qui seront alors déterminants.
Pourquoi diagnostiquer?
S’ils ne sont pas diagnostiqués, les DYS peuvent provoquer des difficultés scolaires bien sûr, mais aussi une démotivation, une baisse de l’estime de soi, des troubles du comportement…
Exemples de difficultés liées aux DYS à l’école, dans la vie quotidienne et professionnelle:
> lenteur et maladresse dans l’exécution de certaines tâches;
> fatigabilité (dûe à la surcharge cognitive);
> difficultés de concentration;
> mauvaise compréhension des consignes;
> problèmes d’orientation spatiale et temporelle.
Qui consulter?
- Le généraliste ou le pédiatre: dirige vers les spécialistes pour effectuer les bilans pluridisciplinaires.
- Le psychologue ou neuropsychologue: réalise un bilan global mesurant l’efficience intellectuelle, selon le cas la(es) fonction(s) cognitive(s) touchée(s) et/ou le fonctionnement psycho-affectif. Pour tout renseignement sur la passation d’un bilan psychologique, cliquez sur l’article: https://www.lucille-mauny-psychologue.fr/article-bilan-psychologique/
- L’orthophoniste: évalue et prend en charge le langage oral, le langage écrit, le raisonnement logico-mathématique.
- Le psychomotricien: évalue et prend en charge la motricité globale et fine (écriture), l’organisation et la planification spatio-temporelle.
- L’ergothérapeute: évalue et prend en charge la motricité fine, l’autonomie dans la vie quotidienne, l’utilisation de machines et objets, la posture pendant l’effort.
- L’orthoptiste: évalue (bilan neurovisuel) et prend en charge les capacités visuelles, l’équilibre oculomoteur, l’orientation du regard, les stratégies visuelles.
La formation d’une équipe pluridisciplinaire autour du médecin généraliste permettra de mettre en place:
> les remédiations nécessaires;
> un dossier pour la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) en fonction de l’ampleur du trouble;
> un Projet d’Accueil Personnalisé (PAP): aides et aménagements en classe;
> un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS): aides et aménagements en cas de validation par la MDPH.
Plus la prise en charge est précoce, moins l’enfant est gêné dans sa vie quotidienne. En cas de doute, de difficulté récurrente observée à l’école et/ou à la maison concernant la lecture, l’écriture, le calcul, les gestes quotidiens ou le langage, n’hésitez pas à contacter un professionnel de santé.
Prendre rendez-vous pour un bilan psychologique: https://www.doctolib.fr/psychologue/sevres/lucille-mauny